4 août 2018

Beppu: Un road-trip dans les enfers


Avez-vous déjà entendu parler des Onsen? Vous savez, ces sources d'eau chaude très prisées des japonais dans lesquelles vous pouvez vous prélasser nus, tout en admirant les corps gris et fripés du club des nonagénaires du village voisin?

Mon pudisme et moi avons toujours trouvé cette pratique assez douteuse, et ce sentiment ne pouvait que s’accroître lors de notre visite dans la préfecture d'Oita, à l'est du Kyushu.


Dans cette partie de la péninsule nippone, les sources d'eau chaude en question sont légèrement plus hard-core, presque niveau Armageddon. Atteignant pour certaines une température de 100°, elles ne sont pas destinées à la baignade (quoi que pratique pour  dissoudre le cadavre laissé à la cave en attente de solutions) mais sont très appréciées des touristes pour leur beauté et les nombreuses activités annexes qu'elles proposent.

Nous avions fait le voyage au départ de Nagazaki pour admirer ces étranges phénomènes uniques au Japon dans la ville de Beppu, réputée pour abriter 8 de ces sources, nommées Jigoku meguri (= enfers). 







Notre virée en enfer Commença par le Tatsumaki-Jigoku, vendu comme un geyser  impressionnant qui jaillit du sol deux fois par heure. 

Nous avons attendu sagement son apparition avec autant d'enthousiasme que l'arrivée du père noël un 25 décembre, pour finalement nous retrouver face à une petite fontaine naturelle qui faisait juste beaucoup de bruit et de fumée. L'effet un peu "minable" du geyser semblait pourtant avoir beaucoup d'effet sur les japonais présents, qui commentaient chaque petit remous avec un nombre impressionnant d’exclamations dramatiques.





Après ce petit spectacle naturel de quelques minutes, nous avons pris la route de L'umi-jigoku (enfer de la mer), l'un des enfers les plus prisé de la ville.

Connu pour son lac aux nénuphars gigantesques et sa magnifique source d'une eau bleue irréelle, il est surtout - et comme souvent au japon- le théâtre d'une énième idée complètement saugrenue qui consiste à cuire des œufs dans des petits paniers plongé dans ses eaux, pour ensuite les proposer aux touristes de passage (<100¥).

Nous avons passé pas mal de temps sur place, à voyager entre les trombes de vapeur/fumée qui émanent de l'eau, les sentiers de plantes tropicales ornés de petits torii et la grande serre où pousse une grande variété de Lotus.

Et c'est toujours autant impressionnées par la capacité des japonais à pondre (sans mauvais jeu de mots) des idées farfelues autour des lieux touristiques, nous avons continuer notre road-trip à infernal vers le Chinoike-Jigoku.






Le fameux Chinoike-Jigoku (enfer du lac de sang) est certainement l'enfer qui porte le mieux son nom. Constitué d'un énorme étang rouge brique fumant, il donne assez vite l'impression de pénétrer dans des limbes exotiques (à cause de la couleur de l'eau et des palmiers qui poussent ça et là).


Autour de celui-ci, une petite infrastructure accueille des bains de pieds, permettant de "gouter" quelques minutes aux vertus de la sources. 

L'eau de ces bains de pieds est bien sur ramenée à une température humainement supportable, mais notre voyage s'étant déroulé à une période de l'année où la chaleur ambiante atteint approximativement 8000° et 560% d'humidité, j'avoue que la sensation n'était pas des plus agréable (plutôt comparable à ce que doit ressentir un bœuf enfermé dans une cocotte géante).






Les autres enfers de la ville n'étaient pas aussi impressionnants que ceux-ci. 
Par contre, ce qui était très impressionnant, c'est le dévouement avec lequel les japonais sont capables d'indiquer le chemin aux étrangers.

Essayant de m'y retrouver sur une carte en quittant le bus, je connu la honte de ma vie quand ,très aimablement, son conducteur nous cria la direction à prendre par l'intermédiaire de son mégaphone, sa voix résonnant dans toute la vallée.

J'apprécie le geste de ce brave homme, mais les lacunes de mon sens de l'orientation ne devaient pas forcément être connues de la moitié des japonais circulant à moins de 300 mètres. Grâce à lui, c'était chose faite :/






En conclusion, Beppu et ses enfers sont une belle découverte qui nous fait voyager d'un enfer à l'autre dans une seule et même ville. Comme toute bonne chose, l'entrée des enfers est payante (2100¥ pour les 8 enfers) ce qui est raisonnable si on tient compte de l'entretient et des infrastructures mises en place pour recevoir les nombreux curieux qui s'y pressent.

Ces étrangetés naturelles sont uniques au Japon - et certainement uniques au monde. Donc si vous passez par là, n'hésitez pas à y consacrer une petite journée. Vous ne serrez pas déçu du voyage.

2 commentaires:

  1. J’adore ! Ça avait l’air beau 💕 et la photo où tu es dans la fumée est trop belle!
    J’adore le chauffeur de bus XD

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    1. merci pilou! J'avoue que c'était hyper impressionnant et beau comme lieu, c'est dommage qu'on ait pas de spécificités naturelles aussi folles en Belgique T_T

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